Partage d'expériences autour des économies d'eau

Les changements climatiques ont des répercussions sur la disponibilité des ressources en eau, comme la sécheresse exceptionnelle de l’été 2022 l’a montré. Même des zones considérées comme des «châteaux d’eau » ont connu durant l’été de sévères restrictions d’eau, voire des ruptures d’alimentation pour certaines communes.

Des mois plus tard, la situation est toujours tendue dans plusieurs de ces territoires. Force est de constater que ces épisodes se répètent et s’inscrivent désormais dans une tendance de fond. Les experts du climat estiment qu’en 2050, les grands fleuves français auront perdu jusqu’à 40 % de leur débit d’étiage et la recharge de nappes phréatiques par la pluie pourrait diminuer de 30 %.

« Les enjeux autour du partage de l’eau et de la fourniture d’une eau de bonne qualité, produite et distribuée à un coût maîtrisé, sont donc plus cruciaux que jamais », ont rappelé Christian Métairie, maire d’Arcueil (94), vice-président de l’AMF, et Hervé Paul, maire de Saint-Martin-du-Var (06), vice-président de la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) et président du Club des économies d’eau, qui co-présidaient le point-info, organisé au 104^e Congrès des maires sur les bonnes pratiques des collectivités locales pour économiser l’eau.

L’été 2022 aura au moins eu un effet positif : celui d’une prise de conscience du grand public, mise en évidence par la dernière enquête du Centre d’information sur l’eau (CIEAU), dont les résultats ont été présentés. Prise de conscience aussi du gouvernement, qui a lancé une démarche de planification écologique dont le premier chantier, consacré à l’eau, donnera lieu à des propositions début 2023.

Encourager les changements de comportement

L’une des clés sera forcément la généralisation de stratégies locales pour économiser l’eau, comme celles détaillées pendant la rencontre : les efforts de la commune de Culin (38) de réduction des consommations des bâtiments publics communaux, les actions déployées par le Syndicat des eaux de Beaufort (35) en matière d’amélioration de la performance de son réseau d’eau (atteignant aujourd’hui un rendement de 90 %), ainsi que des actions fortes d’accompagnement et sensibilisation des habitants aux éco-gestes qui donnent des résultats palpables.

L’apport des sciences comportementales pour encourager les changements de comportement des habitants ont fait l’objet d’une fiche de recommandations du Club des économies d’eau (à retrouver sur le site de la FNCCR).
 

Équilibre économique des services d’eau

Au fil des présentations, ont également été abordées les conséquences de ces nécessaires réductions de consommations d’eau sur l’équilibre économique des services d’eau. Car leur financement est assis sur les volumes consommés, alors que leurs coûts sont à 90 % fixes. «Le modèle économique et l’approche du prix de l’eau sont à refonder, en se demandant quel est le prix, juste et partagé, qui permet de relever les défis climatiques et écologiques qui sont les nôtres et de répondre aux besoins d’investissements pour préserver la ressource et la qualité du service », plaide Hervé Paul.

La séance s’est terminée avec la remise des trophées 2022 du Club des économies d’eau à huit lauréats, en présence de Bérangère Couillard, secrétaire d’État chargée de l’Écologie auprès du ministre de la Transition énergétique et de la cohésion des territoires. Le jury présidé par Jean Launay, président du Comité national de l’eau, a également décerné trois mentions spéciales.
 

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