Le témoignage d’Harmonie Lecerf-Meunier, adjointe au maire de Bordeaux (33) chargée de l'accès aux droits et des solidarités, représentante de l’Union nationale des CCAS (UNCCAS), a illustré la démarche transversale de lutte contre les violences, engagée dans de nombreuses communes. «On se doit d’avoir un engagement total (…) notamment en formant l’ensemble des agents à détecter les victimes », a déclaré l’élue.
Cette politique globale se retrouve tout autant dans l’aménagement de l’espace public et des cours d’école, qui doivent faire la même place aux deux genres, que dans la communication sous toutes ses formes, qu’il s’agisse de numéros d’urgence diffusés dans les toilettes publiques ou des violentomètres distribués en partenariat avec les commerçants.
L’hyper proximité est aussi mise en œuvre par les associations spécialisées, comme l’ont expliqué Clémence Pajot, directrice générale de la Fédération nationale des centres d'information sur les droits des femmes et des familles (FNCIDFF), et Françoise Brié, directrice générale de la Fédération nationale Solidarité Femmes (FNSF), opératrice du 3919 (numéro d’écoute désormais accessible 24h/24), deux associations qui développent «l’aller vers », notamment en zone rurale.
Pour soutenir ces acteurs, et en particulier les élus, dans cet «engagement total », le lieutenant-colonel Dorothée Cloître, référente nationale violences intrafamiliales (VIF) pour la gendarmerie, et Charlotte Huntz, commissaire de police, référente VIF pour la Police nationale, ont invité, d’une seule voix, les élus à se rapprocher des référents VIF locaux, présents dans les gendarmeries et les commissariats, ainsi que des maisons de protection des familles (MPD), ouvertes dans chaque département.
Elles les ont aussi encouragés à s’emparer de la plateforme numérique des signalements et d'accompagnement des victimes (PNAV) - accessible depuis le site arretonslesviolences.gouv.fr -, dédiée aux victimes mais aussi aux témoins et aux professionnels, qui permet de tchater avec un policier.
Le forum a été clôturé par l’intervention de la ministre déléguée auprès de la Première ministre, chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, Bérangère Couillard. L’occasion de faire le bilan de quatre ans d’engagement du gouvernement contre les violences.
La ministre est revenue sur le lancement, dans des départements expérimentaux, au printemps 2023, du dispositif “Pack nouveau départ“, une aide administrative et financière en cas de séparation d’un conjoint violent, et sur le doublement des places d’hébergement d’urgence.
Sur ce dernier point, la ministre a annoncé qu’elle allait demander une étude sur la qualité de ce service, désireuse de proposer des «logements à la hauteur » pour assurer «un accueil digne », et éviter que des victimes retournent à leur domicile en raison d’une qualité d’accueil insuffisante ou inadaptée.
Par ailleurs, Bérangère Couillard a précisé que le Conseil supérieur des programmes lui remettrait très prochainement une proposition de contenu d’ateliers en milieu scolaire sur l’égalité femmes-hommes à destination des élèves.