Objectif : consolider les filières agricoles et promouvoir une alimentation locale, saine et de qualité pour tous, en impliquant tous les acteurs. La démarche commence par un diagnostic partagé en associant notamment la chambre d’agriculture et les jeunes agriculteurs. Le mot d’ordre est de produire autrement et d’expérimenter.
Les axes de travail portent sur l’éducation alimentaire, la diversification des productions et des filières, en soutenant l’installation de porteurs de projets en maraîchage (déficitaire sur le territoire) ou de cultures de légumes de plein champ avec des producteurs déjà en place. Pour pérenniser le foncier agricole, l’accent est mis sur la transmission des exploitations et l’aide à l’accès au foncier pour les projets d’installation.
Faire partie du dispositif PAT permet un soutien de l’État pour financer le poste d’un chargé de mission. «Cela nous a aidés pour faire le diagnostic, dégager les lignes forces du projet et le suivre, souligne Véronique Pouzadoux. La démarche permet d’expérimenter des actions plus courtes ou au long cours mais aussi d’accompagner de vrais changements sociétaux ».
Au-delà de la réalisation d’un guide de bonnes pratiques et d’un annuaire de producteurs, le projet s’oriente vite vers les cantines scolaires pour les approvisionner en produits locaux. À partir de janvier 2024, et durant six mois, 13 cantines ont expérimenté un repas 100 % local et de saison par semaine (1 350 repas). L’EPCI initie un groupe de cinq maraîchers travaillant ensemble le temps de l’opération afin de planifier la production et de fournir les cantines scolaires.
L’expérimentation représente un investissement important et beaucoup de ressources : humaines et matérielles. Elle permet de tester la planification, la commande publique, la logistique, le prix, la facturation… «Les résultats ont été très positifs, se réjouit Véronique Pouzadoux. Malgré les peurs de départ, les cantiniers ont pris beaucoup de plaisir, d’autant que l’EPCI a assuré la gestion administrative. De même, les producteurs étaient contents avec un marché complémentaire pour leur production. Satisfaction également du côté des enfants qui ont pris goût à mieux manger. » À cela s’ajoute une baisse significative du gaspillage alimentaire.
Les différentes actions du PAT représentent un coût de fonctionnement de 100 000 € par an, qui devrait passer à près de 150 000 € avec la montée en puissance du projet. Celui-ci s’accompagne d’une série d’opérations de sensibilisation et d’éducation au bien manger (population, scolaires) tout au long de l’année.
L’expérimentation va se développer (16 restaurants scolaires) et passer à deux repas locaux par semaine. Par la suite, d’autres cantines et des Ehpad pourraient rejoindre l’aventure.
Pour passer à une autre échelle, une plateforme logistique sera opérationnelle en septembre afin de doper l’approvisionnement en produits locaux. «Cet investissement de 300 000 € montre bien notre engagement et la conviction d’un travail sur le temps long », souligne l’élue. Et de conclure : «nous espérons jusqu’à 80 % de cofinancements (DETR, département, région). Mais si c’est moins, l’opération se fera car elle est structurelle pour notre territoire ».