Maire depuis 2014 (elle était adjointe à l’action sociale durant le précédent mandat), Isabelle Ruckebusch avait l’ambition de requalifier cet espace abandonné mais n’avait pas de moyens financiers à y consacrer. «Il y a deux ans nous avons rencontré l’entreprise ECT et vu ce qu’elle a réalisé dans d’autres villes du Bassin minier, notamment à Lens et Loison-sous-Lens. L’intérêt de la démarche d’ECT est de s’adapter à nos besoins, de proposer des aménagements qui répondent à nos envies et, surtout, sans aucun investissement pour la commune », assure-t-elle.
De fait, l’entreprise est spécialisée dans l’aménagement d’espaces non bâtis à vocation naturelle nés de la reconversion de zones délaissées, abîmées ou en friche. «Les débuts d’ECT remontent aux années 1970 lors de la création du parc de la Courneuve qui est né en utilisant la terre issue du chantier du trou des Halles, à Paris », rappelle Laurent Mogno, président du groupe.
Le principe est d’identifier des terrains en friche dans les communes, de définir avec les municipalités des projets de renaturation et d’utiliser des terres inertes issues de chantiers de BTP. L’entreprise récupère celles-ci auprès des entreprises de travaux qui la paient pour s’en débarrasser. «Nous récupérons des terres inertes dont nous garantissons la qualité et la traçabilité avant de les utiliser pour aménager et modéliser des projets d’aménagement pour des collectivités et communes qui souhaitent requalifier les délaissés sur leur territoire », poursuit Laurent Mogno. L’intérêt pour celles-ci est que c’est le coût d’évacuation de ces terres inertes, payé par les entreprises de BTP, qui sert à financer leur projet.
Une fois le projet d’aménagement défini, il faut trouver des chantiers de BTP situés à proximité pour éviter les surcoûts de transport de la terre et limiter le plus possible l’impact environnemental qui en découle. «À Houdain, le projet d’aménagement et de requalification de l’ancienne décharge consiste à créer un parc naturel d’1,7 hectare organisé autour d’un large espace permettant des animations et un chemin de promenade, surmonté d’un belvédère avec cinq rangées de gradins engazonnées offrant une vue panoramique », détaille Isabelle Ruckebusch.
Pour en modeler les contours et reliefs, l’entreprise a ramené 37 000 m3 de terres inertes, l’été dernier, provenant de chantiers de BTP distants d’une trentaine de kilomètres de Houdain. Les plantations de 1 600 arbres et arbustes viennent d’être réalisées cet automne et l’inauguration du parc de Brunehaut est prévue au printemps. «Nous prévoyons d’y installer une guinguette et d’organiser des concerts, des trails et, sans doute, les feux d’artifice », poursuit la maire.
Hormis l’installation du réseau électrique, ce projet, d’un montant d’investissement estimé par l’entreprise ECT à 250 000 euros, n’a rien coûté à la commune qui, sans cette solution, n’aurait jamais pu le payer. «Nous n’avons pas suffisamment de moyens. Il nous faut donc innover et trouver des solutions », conclut Isabelle Ruckebusch.