Pratique
01/12/2020
Environnement Équipement

Gestion des déchets. Objectif réduction

La réduction du volume des déchets et la systématisation du tri invitent les collectivités à innover en matière de collecte. Par Christophe Robert

La production annuelle des déchets ménagers et assimilés (DMA), selon les dernières données officielles de l’Agence de la transition écologique (Ademe) publiées en septembre 2020, représente 580 kg par habitant. Au total, l’Agence évalue à un peu plus de 320 millions de tonnes la somme des déchets produits par an en France. Une quantité qui se répartit à hauteur d’un peu plus des deux tiers pour la construction (68 %), un bon cinquième (21,5 %) pour les activités économiques, y compris les collectivités, et le restant (environ 10 %) pour les ménages. Texte à valeur constitutionnelle depuis 2005 déjà, la Charte de l’environnement prévoit que «les politiques publiques doivent promouvoir un développement durable». Plusieurs lois sont venues préciser les contours de cette exigence d’exemplarité. La loi de transition énergétique pour la croissance verte du 17 août 2015 poursuit l’objectif de «lutter contre les gaspillages et promouvoir l’économie circulaire». Plus récemment, la loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire a renforcé le dispositif viaquatre axes : améliorer l’information des consommateurs, lutter contre le gaspillage, réduire l’impact environnemental des plastiques et élargir la responsabilité des producteurs de déchets. Des objectifs précis ont été fixés par le législateur, comme celui d’atteindre un taux de collecte pour le recyclage des bouteilles en plastique pour boissons de 77 % en 2025 et de 90% en 2029. Ou encore l’obligation, à compter du 1 er janvier 2021, pour l’état et les collectivités territoriales, de respecter une proportion de 20 à 100 % (selon les produits) de biens issus du réemploi et du recyclage dans leurs achats publics.
C’est dire si la question du tri et du recyclage de nos déchets est progressivement passée de l’exemplarité incitative à l’obligation légale.
Ce contexte n’a pas échappé aux fabricants et aux prestataires, qu’il s’agisse des dispositifs et matériels destinés aussi bien aux collectivités qu’aux entreprises et aux particuliers.
Du côté des collectivités locales et des EPCI, la généralisation de la collecte séparée pour les déchets ménagers a été accompagnée d’une multiplication des centres de tri dans l’Hexagone. Entre 2000 et 2016, leur nombre est en effet passé d’environ 260 à près de 400. Des centres qui accueillent les déchets des ménages, des matériaux recyclables issus de la collecte séparée, des encombrants ou des déchets issus du BTP. Côté matériel, les bennes laissent peu à peu la place à de nouveaux systèmes avec compacteur intégré.

CHOISIR LE BON MATÉRIEL

Ces compacteurs peuvent être installés au sol, avec lève containers ou godet de chargement, ou encore «à quai ». Cette dernière solution, qui nécessite l’aménagement d’une rampe d’accès quand elle n’est pas intégrée, permet d’effectuer le vidage dans la trémie en haut du quai. Un tel équipement représente certes un coût de départ plus élevé. Le dispositif améliore le chargement de la benne mais il doit être étudié de près en cas de recyclage afin d’éviter une détérioration des déchets à recycler.
C’est ce choix qu’a opéré Mont-de-Marsan (40) où la déchetterie intercommunale est désormais équipée de 8 compacteurs, en lieu et place des anciennes bennes. «Tout est fait pour faciliter l’accès au public et améliorer le tri», explique Jean-Paul Alyre, maire de Geloux qui préside le Sictom du Marsan, en charge de la collecte des ordures ménagères et du tri pour 81 communes. à défaut d’un tel dispositif, l’achat ou la location ponctuelle d’un compacteur mobile à rouleau répondront aux besoins de la plupart des déchetteries.

BORNES  INTELLIGENTES 

La collecte sélective des déchets dans les points d’apport volontaire n’est pas en reste avec les bornes de tri «intelligentes». Destinés à accueillir verre, plastiques, papier ou autre, ces collecteurs peuvent informer à distance du taux de remplissage. Certains modèles permettent de compacter sur place les déchets avant de transmettre l’information au service chargé de leur collecte. De quoi utilement économiser sur les coûts de transport. Autre tendance : de plus en plus de collectivités encouragent leurs administrés à pratiquer le compostage à domicile. Outre les bacs à compost pour les foyers disposant d’un jardin, c’est sur le lombricompostage que misent les gestionnaires pour impliquer les familles vivant en appartement. Ces petites boîtes, à plusieurs niveaux, sont fournies aux habitants afin qu’ils puissent, grâce à l’action de lombrics, transformer leurs épluchures de fruits et légumes, marc de café, coquilles d'œufs, carton, etc., en un engrais écologique, le lombricompost. Et ce, sans disposer forcément d’un jardin ou de plantes vertes. Un choix plébiscité au Syndicat Tri-Action (95), à la communauté urbaine d’Angers Loire Métropole (49) ou à la communauté de communes Cœur de Chartreuse (38). «En moyenne, 30 % du volume total des ordures ménagères produites par chaque habitant sont des déchets fermentescibles et donc valorisables. Tous les moyens sont bons pour en limiter la quantité dans la poubelle ordures ménagères qui, elle, est vouée à l’incinération!», explique-t-on à la communauté savoyarde.

Infos pratiques
Guide «Que faire de ses déchets ? Moins jeter et mieux trier». www.ademe.fr (rubrique Particuliers/Nos publications). https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/maison/dechets/faire-dechets
n°385 - Décembre 2020