Si l’on regarde plus précisément les fonctions exercées, la part des femmes descend à 17,5 % chez les maires, à 36,4 % parmi les adjoints et à 40,9 % chez les conseillers municipaux indemnisés. Elle est de 45,8 % chez les conseillers non indemnisés…
Dans les seules communes de plus de 1 000 habitants où les contraintes de parité s’appliquaient, la part des femmes parmi l’ensemble des élus est de 48,4 %, très proche du seuil de parité. Cela s’explique, selon les auteurs, par «une tendance qui consiste à mettre davantage un homme en tête de liste » et, «comme le nombre de conseillers élus est impair, on se retrouve avec plus d’hommes que de femmes ».
En revanche, dans les communes de moins de 1 000 habitants, où il n’existait aucune obligation de parité en 2020, la part des femmes descendait à 37,6 %. Dès les élections municipales de mars 2026, ces communes de moins de 1 000 habitants devront dorénavant organiser un scrutin de liste paritaire (lire notre article), ce qui va mener mécaniquement à une hausse de la part des femmes au sein des conseils municipaux – même si celle-ci devrait être progressive étant donné la petite taille des conseils municipaux dans ces communes. «La vraie galère pour constituer des listes », parfois dans les très petites communes, selon un maire en recherche de candidates féminines au moment de l’écriture de cet article, risque toutefois de ralentir la progression.
Par ailleurs, sans qu’il y ait vraiment d’explication, fautes de données sur cet aspect, une élue sortante a moins de chance d’être réélue qu’un élu sortant. La situation géographique semble avoir aussi une influence puisque dans les communes de la façade ouest du pays, en Île-de-France, en Centre-Val de Loire, dans la Vallée du Rhône et sur le pourtour méditerranéen, la part des femmes dans les conseils municipaux est supérieure à la moyenne nationale (entre 46 % et 51 %), y compris dans les communes de moins de 1 000 habitants (entre 39 % et 44 %).
L’étude souligne une part de femmes plus importante chez les élus cumulant mandat et activité professionnelle (43,7 %) que chez les élus retraités (34,2 %). Les élues sont également plus jeunes : «la part des femmes est, quel que soit le type de mandat, maximale avant 55 ans ».
La féminisation des mandats municipaux progresse plus fortement dans les tranches d’âge les plus jeunes. Les auteurs de l’étude expliquent ce phénomène par le renouvellement générationnel : «Les générations plus anciennes, où la participation des femmes a toujours été relativement faible, sont progressivement remplacées par des générations plus récentes, pour lesquelles l’engagement des femmes dans la vie municipale semble plus normal. »