Il installe un conseil local de prévention de la grande précarité

Tous les jours, Alain Chrétien, maire de  Vesoul, 48 ans, se rend à pied jusqu’à son bureau en mairie. Un bureau qu’il occupe depuis 2012. Dans cette petite ville préfecture de 12 000 habitants de Haute-Saône, «une commune ni très ouvrière, ni très riche » au cœur d’un département très rural, «tout fonctionne plutôt correctement ».

Jusqu’à ce matin de juillet 2021 où le corps d’un jeune homme, sans-abri, est découvert gisant dans un garage squatté, proche de la mairie.

L’élu a «l’impression que ce qui devait arriver était arrivé. Je me souvenais avoir évoqué quelques jours plus tôt, avec la préfète, la question de ces personnes marginalisées pour lesquelles il ne semblait y avoir aucune solution ». Ces personnes qu’il croise en se rendant en mairie. Quelques semaines plus tard, en septembre, un deuxième cadavre est trouvé au petit matin. Un marginal encore. «Mort au vu et su de tout le monde. »

La «sidération » fait place à «la colère ». Une «colère froide, confie l’élu. Dans une petite ville comme la nôtre où les contacts ...

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