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Maires de France
01/10/2020
Équipement

Terrains multisports : répondre à la demande de sports à la carte

Plébiscités par de plus en plus de communes et les pratiquants, les terrains multisports doivent respecter des normes. Le choix des matériaux n'est pas neutre.

Christophe ROBERT
Illustration
© AdobeStock
pratique sportive dans l’Hexagone. Ces équipements appartiennent aux trois quarts au bloc communal (70 % pour les communes et 5 % pour les EPCI), selon les données du Conseil économique, social et environnemental (1). Reste que l’offre en matière d’infrastructures sportives ne semble pas encore totalement combler les pratiquants, à en croire l’Union des entreprises de la filière du sport, des loisirs, du cycle et de la mobilité active. 65 % des pratiquants souhaiteraient ainsi disposer de davantage d’équipements sportifs au sein de leur commune. Et parmi les équipements plébiscités, par-delà les espaces fitness de plein air, les piscines et les murs d’escalade, citons les terrains multisports (football, handball, volley-ball, basket-ball, ­tennis, badminton, futsal, etc.).

Respecter les normes 

En tant qu’équipement sportif ouvert au public, un terrain multisport est soumis à des normes précises. À commencer par la norme NF EN 1176 inhérente à tout équipement de jeu, mais surtout la norme NF EN 15 312 relative aux équipements sportifs en accès libre. Parmi les exigences à respecter, signalons l’intégrité structurelle et la stabilité des équipements, la résistance des enceintes aux impacts des ballons et des coups de pieds, la non incitation à la grimpe au-delà d’un mètre de haut, la couverture des goujons filetés, l’aspect lisse des soudures, l’accès aux personnes à mobilité réduite, l’absence de filet en haut des buts ou encore le réglage de la hauteur du panneau de basket-ball (entre 2,6 et 3,05 m). Sans compter les éventuels vestiaires ou tribunes, prévoir une superficie de terrain comprise entre 100 m2 et plus du triple. Tout dépendra du nombre d’activités que la collectivité souhaite y proposer, la tendance consistant à prévoir une piste de course circulaire autour du dit terrain. 
Du côté des matériaux utilisés, les adeptes des structures en bois apprécieront son esthétique et son intégration environnementale, mais attention à ses coûts d’entretien, sa fragilité, les nuisances sonores qu’il peut susciter et le nombre important de points de fixation requis. Apprécié aussi pour sa qualité environnementale, le plastique recyclé présente cependant les mêmes inconvénients que le bois. Raison pour laquelle la plupart des fabricants privilégient aujourd’hui des infrastructures réalisées en aluminium, en acier galvanisé plastifié ou en inox plastifié. En général, les fabricants préconisent d’éviter les équipements «bi-matières » jugés plus bruyants du fait de la multiplication des points de fixation et donc de vibration. 
À l’infrastructure de base peut venir s’ajouter un toit doté d’une membrane textile de manière à offrir un espace sportif praticable à toute période de l’année. Côté sol, il s’agit de choisir entre un sol en enrobé ou un gazon synthétique. Séduisant du fait de son coût réduit, une plateforme d’enrobé peut être simplement mise en œuvre par une entreprise de travaux publics. Longévité et facilité des marquages au sols constituent deux de ses autres atouts. Ce revêtement peut néanmoins générer davantage de bruits avec le rebond des ballons notamment. 
Le gazon synthétique assure, lui, davantage de sécurité et de confort pour les utilisateurs, limitant par ailleurs les risques de blessure en cas de chute. Cette seconde option requiert l’utilisation des granulats en caoutchouc, fabriqués à partir de pneus usagés, dans les gazons synthétiques.

Terrains synthétiques

Selon l’ANSES, cet usage ne présentait pas de risques sanitaires pour les utilisateurs. Craignant un risque de dispersion des granulats dans l’environnement, des experts européens ont cependant recommandé d’en interdire l’usage. Avant de trancher, l’Europe a lancé une consultation du public à ce sujet. L’AMF y a participé en se prononçant contre l’interdiction des granulats qui serait inutilement coûteuse pour les collectivités. Elle demande un accompagnement technique et financier des collectivités s’il fallait mettre en place des mesures particulières pour limiter la dispersion des granulats. De plus, et pour les terrains naturels, un arrêté dont la parution est imminente devrait interdire l’usage de produits phytosanitaires pour leur entretien à partir de 2022. 
Un rapide tour d’horizon des terrains réalisés témoigne en tout cas du réel intérêt des municipalités pour ces équipements. À Vignoc (35) par exemple, c’est un terrain multisport de 30 m sur 15 m qu’a choisi de mettre en place la municipalité près de son école. Complété par une mini-piste d’athlétisme, ce terrain permet surtout de pratiquer les jeux de ballons (football, ­basket-ball, volley-ball, handball, badminton). Coût de l’opération : un peu plus de 86 000 e TTC. À Couesmes (37), c’est un ancien terrain de pétanque qui a été reconverti en terrain multisport, notamment pour améliorer les conditions de vie des jeunes en milieu rural. Enfin, la municipalité de Vaas (72) s’oriente vers un terrain multisport sur gazon synthétique, plutôt qu’un sol en enrobé avec tracé.    

(1) Avis du CESE, L’économie du sport, Bernard Amsalem et Mohamed Mechmache, juillet 2019.

À lire
Afin d’aider les élus à mettre en place leur politique sportive, l’Association nationale des élus en charge du sport (ANDES) vient de réaliser un «Guide pratique de l’élu.e en charge du sport ». www.andes.fr. L’AMF consacre également un chapitre au sport dans son «Guide du maire 2020 », que ses adhérents peuvent télécharger sur www.amf.asso.fr (réf. CW40224).
 

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Cet article a été publié dans l'édition :

n°383 - Octobre 2020
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