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Pratique
01/01/1970 FEVRIER 2021 - n°387
Sécurité - sécurité civile Transports, mobilité, voirie

Sécurité routière : mieux prévenir le danger

Le nombre d'accidents routiers restant très élevé, fabricants et collectivités locales n'hésitent pas à innover pour rendre nos routes plus sures. Par Christophe Robert

© Pixabay
Si l’année 2020 a été marquée par une baisse significative du nombre d’accidents routiers, c’est avant tout à cause des périodes de confinement. Les tendances de fond restent en effet fortement préoccupantes. En 2019, on a dénombré plus de 56 000 accidents corporels de la circulation dans l’Hexagone, entraînant 3 498 décès, selon l’Observatoire national interministériel de la Sécurité routière (www.onisr.securite-routiere.gouv.fr). Et si la mortalité routière sur nos autoroutes et hors agglomération est plutôt en baisse (– 4 % entre 2018 et 2019), en agglomération en revanche, la situation s’avère bien plus préoccupante, avec une mortalité en hausse de + 8 % entre 2018 et 2019. C’est dire si les communes et les intercommunalités ont un rôle important à jouer en ce domaine. Face à cette situation, ingénieurs et fabricants rivalisent d’imagination dans le domaine des dispositifs de prévention. À commencer par le secteur des équipements de contrôle de la vitesse sur la voie publique. Parmi ceux-ci, quelque 400 radars « tourelles » de dernière génération ont ainsi vu le jour en 2019. Un nombre qui devait passer à 1 200 fin 2020. Fabriqués en France, ces radars, perchés sur un mât de 4 mètres de haut, sont équipés d’une caméra de 36 millions de pixels. En pratique, ils sont capables de scanner simultanément plus de 120 véhicules sur cinq voies dans les deux sens de circulation, le tout sur une portée de plus de 100 mètres ! Outre la vitesse, ces équipements peuvent identifier le non-respect des feux rouges ou des distances de sécurité, le franchissement d’une ligne continue, voire même les conducteurs qui téléphonent au volant ou qui sont dépourvus de leur ceinture de sécurité. Beaucoup plus petits, mais tout aussi performants que ces tourelles, de nouveaux radars furtifs, en cours d’évaluation, pourraient être vite déployés en zones urbaines. Dotés des mêmes technologies que les tourelles, ces radars sont de véritables miniatures technologiques accueillant cinq objectifs vidéo et photos protégés par une vitre blindée et pourvus d’une antenne 3D à large champ. En attendant, certaines collectivités expérimentent depuis peu des radars leurres. À l’instar de Montpellier (34) et de ­Montbéliard (25) où de « fausses cabines » équipées de caméras infrarouges sans flash ont été tout récemment implantées de manière à inciter les automobilistes à ralentir. « Si cela fonctionne, nous en installerons, en 2021, au moins une par commune de la métropole », explique Vincent Montel, chef du service de la sécurité routière à la DDTM de l’Hérault. Pour l’heure, ces nouveaux équipements permettent de relever les infractions sans pouvoir les verbaliser. La situation pourrait cependant évoluer avec leur homologation prévue d’ici fin 2021.

Des dispositifs " leurres " 

Dans la famille des « leurres » destinés à obliger les véhicules à ralentir, difficile de ne pas évoquer les récents dispositifs de signalisation au sol de type «  passage piéton en trois dimensions » (PP3D). Ces dispositifs consistent en des panneaux thermocollés façon «trompe-l’œil », donnant aux conducteurs l’impression en relief d’un obstacle placé sur la chaussée. « C’est de la sensibilisation. L’idée est d’intégrer aux habitudes des conducteurs le fait de ralentir aux abords des passages piétons. Sans pour autant avoir la contrainte du radar ou de sentir sa voiture sauter sur un gendarme couché », expliquait Jean-Pierre Girard, alors premier adjoint au maire de Bourgoin-Jallieu (38), lors de la mise en place de cette expérimentation en mai 2019. Reste que ce type d’équipement, également mis en place à Cysoing (59), Laon (02), Jugy (71) ou encore Carcassonne (11), demeure aujourd’hui sujet à controverses. Non seulement en raison du coût de la réalisation d’un tel marquage au sol, plus élevé que celui d’un simple passage piéton traditionnel, mais également en raison du caractère temporaire de son effet dissuasif.

Expérimentations lumineuses

Sans compter que ces dispositifs ne sont pas encore reconnus par la règlementation routière. « Si les expérimentations de ce PP3D sont concluantes et démontrent un intérêt pour la sécurité routière sans effet secondaire, il est possible que ce marquage fasse son entrée dans la réglementation », précise cependant le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema). C’est plutôt du côté de la signalisation lumineuse implantée sur, voire dans la voirie que devraient se développer les prochaines innovations en matière de prévention routière. À titre d’exemple, depuis novembre 2020, des petites lumières bleues apparaissent sur les routes du Calvados. Ces dispositifs lumineux temporaires, installés par les forces de l’ordre, visent à faciliter les opérations de contrôles routiers. « Il s’agit d’assurer la sécurité des forces de l’ordre », explique la préfecture du Calvados. Dans le même ordre d’idée, un arrêté ministériel du 9 octobre 2020 (JO du 04/11/2020) vient d’autoriser l’expérimentation de dispositifs de « signalisation lumineuse dynamique au sol pour renforcer la perception de la signalisation routière ». Son but ? Renforcer la signalisation des intersections, des passages piétons, des ralentisseurs et autres zones sensibles via des dalles dotées de leds positionnées dans la chaussée, en lieu et place des marquages au sol existants. De quoi permettre, selon le Cerema, « une gestion dynamique et plus efficiente de l’espace de la voirie publique ».  

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Cet article a été publié dans l'édition :

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