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17/02/2022
Culture

Le maire et le tournage

Maire de Montrichard Val de Cher (3 840 hab., Loir-et-Cher), Damien Hénault a accueilli, en octobre 2021, le tournage d'une série pour France 3 dans sa mairie transformée en gendarmerie.

Propos recueillis par Bruno Leprat
Illustration
Damien Hénault, maire de Montrichard Val de Cher (3 840 habitants, Loir-et-Cher)

 

Repérage. «Tout commence en mars 2021, quand des équipes de tournage de la série Meurtres à… pour France 3 posent leurs caméras dans des caves, situées sur notre commune nouvelle (NDLR : qui regroupe Montrichard et Bourré). Nous leur faisons découvrir notre bourg, sans arrière-pensée, juste une promenade de courtoisie.

Quelques mois plus tard, je reçois un appel. La production de la série veut me voir. Là, l’équipe me décrit son projet : tourner une partie de Meurtres à Amboise – une ville proche – dans… ma mairie. “Nous l’avions repérée, me disent-ils, elle conviendrait pour figurer une gendarmerie.” Le tournage se déroulerait deux mois plus tard, en octobre, sur une semaine, et occuperait le rez-de-chaussée et le premier étage de la mairie. Je dis oui, sans réfléchir, toute publicité gratuite pour la commune étant bonne à prendre. »

Déménagement. «Je mets ma directrice générale adjointe des services et ma directrice des services techniques sur le coup pour finaliser les aspects techniques. Mi-octobre, cinq camions arrivent – ce sont les décors, la cantine, les caméras et les costumes. Les services (état civil, accueil, location de salles…), qui étaient au rez-de-chaussée de la mairie, ont été délocalisés dans un espace France services. J’ai informé les habitants via la presse et Facebook.

Puis, pendant une semaine, c’est le tournage avec la lumière rouge qui dit : “On ne bouge plus ! ”, les scènes qu’on refait et refait, etc. Il y a une dizaine d’acteurs, une soixantaine de techniciens, des figurants de la région. Le rez-de-chaussée a été réagencé : des parois sont apparues, des affiches, une machine à café, un baby foot… Au premier étage, la salle du conseil municipal et notre cuisine accueillent un vestiaire, une loge et des tables de maquillage. Au second étage, les services municipaux travaillent normalement. »

Animation. «En novembre, la mairie nous est “rendue” en temps et en heure. Les locaux sont dans un état impeccable. La gêne a été minime pour les usagers, et la population a apprécié l’animation. Les acteurs étaient très disponibles.

Entre les scènes, le soir au café ou au restaurant, ils saluaient tout le monde, acceptaient autographes et selfies. Le seul trouble a concerné certains agents qui ont été temporairement délocalisés. Je suis allé vite, sans les prévenir ou les accompagner assez. Je me disais qu’ils seraient heureux qu’un acteur s’assoie à leur bureau. Meurtres à Amboise sera bientôt regardé par 5 à 7 millions de téléspectateurs : cela ne se refusait pas ! »

 

Ce qu’il retient

Accepter : «Je recommande d’accueillir un tournage, sauf si les élus ont des échos négatifs sur les équipes. Un tournage, ce sont des retombées pour les commerces et le territoire. C’est aussi une animation : la population s’est régalée. Elle était aux premières loges. »

Formaliser : «Tout s’est bien passé mais après coup, je me dis qu’un document mentionnant les conditions de tournage et indiquant les engagements mutuels aurait été prudent. Là, on a “topé” dans nos mains deux mois avant, et tout était oral. »

Associer : « On ne se rend pas assez compte de l’attachement des agents à leur cadre de travail. À cause du déménagement, ils ont craint de rendre un mauvais service à la population ou de perdre des documents. Il est important de bien les associer à un projet. »

 

Remerciements
« Je remercie le producteur du film. Il a mis son argent sur la table pour cette série à succès et s’est avéré un excellent “recruteur” : acteurs, équipes de réalisation et techniciens… Peu avant la fin du tournage, l’équipe a eu une double attention. Se laisser prendre en photo dans le grand escalier de la mairie avec nos agents, et donner 2 000 euros à notre centre communal d’action sociale : nous ne nous y attendions pas car le principe était celui de la gratuité. Elle nous a aussi promis une avant-première locale, à laquelle seront conviés la population et les agents, avec des comédiens. »

 

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Cet article a été publié dans l'édition :

n°398 - FÉVRIER 2022
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