Le maire et le surréalisme

© Facebook Frédéric Decremps et Facebook Maison André Breton

Frédéric Decremps, maire de Saint-Cirq-Lapopie (Lot, 209 habitants) : " Une animation est confiée à une association qui organise des lectures, des expositions... "

Intuition

« L’aventure démarre en 2013, quand je mène campagne pour la mairie avec mon futur maire. Nous apprenons alors que la Maison André Breton, figure du surréalisme, dans le bas village, est à vendre. Nous testons l’idée de l’acheter auprès des villageois et, une fois élus, en 2014, nous nous disons qu’il y a là une carte à jouer : faire de ce lieu une locomotive culturelle et touristique pour la commune.

En outre, ce lieu, s’il attire du monde, délestera la partie haute du village, très fréquentée, pour dynamiser sa partie basse, et apportera un “plus” au Lot même si, avouons-le (sourire), nous avons déjà les sites de Rocamadour et de Padirac. »
 

Rénovation

« En mai 2016, nous achetons la maison à prix raisonnable. Il est temps d’affiner le projet : il s’agira d’en faire un pôle de tourisme qui attire, à son tour, artistes et galeristes. Nous renouerons avec les années 1920-1960, quand Saint-Cirq-Lapopie était un haut lieu de création. Nous réunissons l’argent – mais que de dossiers ! L’État est généreux, à hauteur de 50 % des coûts prévisionnels. Les travaux sont lancés. Il s’agit de refaire les parquets, rénover... La maison était une coquille vide (sic). Les travaux sont menés en 2021 et 2022.

Parallèlement, une animation est confiée à une association qui, hors travaux, organise des lectures, des concerts, des expositions… pour que le site vive et que les villageois se l’approprient. En mai 2023, la “Maison André Breton, Centre international du surréalisme et de la citoyenneté mondiale”, est inaugurée et les visiteurs affluent. Notre calcul est bon. »
 

Mécénat

« La saison 2024 est réussie. Seule la signalétique, à partir du haut village, n’est pas optimale. Il nous faudra, dans ce secteur protégé, installer des nouveaux et jolis panneaux. Mais un défi se présente : c’est la maîtrise de nos coûts de fonctionnement. Je pensais que nous serions plus aidés, l’autofinancement s’impose donc. Au reste pourquoi pas ? Je suis chef d’entreprise et le challenge est beau.

Par exemple, pourquoi ne pas organiser des séminaires d’entreprise dans cet endroit ? Des mécènes nous ont déjà soutenus. Là, avec les frais de scénographie, l’achat d’œuvres, les salaires, les normes, nous allons les revoir et en trouver de nouveaux.

Si nous nous débrouillons par nous-mêmes, les élus du département et de la région seront sensibles à ce que nous apportons, et reviendront pour nous aider, j’en suis sûr. Car nous soutenir, c’est enrichir le territoire. »

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